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  • Santiago Giraldo Heredia

Ce que les murs communiquent…



Par : Santiago Giraldo Heredia

-Master en communication pour l’Université de Montpellier III

-Community manager chez Ambassade de France en Colombie

-Directeur de communication de l’Agence Française de Développement à la région Andine.


-La volonté politique est l'outil qui parvient à surmonter le manque de communication entre les États.

-En termes de murs physiques, au moment de la chute du mur de Berlin, il y en avait 15 dans le monde entier, actuellement on parle de 70 murs.

Malgré le fait que trente ans se sont écoulés depuis la chute du mur de Berlin, un mur qui symbolise l'idéologie dévissoire de l'histoire et qui pendant 28 ans retint et oppressa ses citoyens (Leuenberger, C., 2016, p.16) ), on voit que les séparations dans le monde subsistent, soit à travers des frontières physiques comme celle que le président Donald Trump construit à la frontière des États-Unis avec le Mexique, ou virtuelles, comme l'annonce de la sortie officiel du pays de de l'Accord de Paris contre le changement climatique.

Pour une grande partie des États, la tentation de construire des murs semble être une réponse, un moyen de communiquer, plus ou moins efficace et crédible, aux défis engendrés par la mondialisation, tels que le terrorisme, la pauvreté ou la migration illégale (Neisse, F . & Novosseloff, A., 2010, p.732). Il semble que l'objectif des nations aujourd'hui est de se protéger de ces nouvelles menaces, supposées ou réelles, ont même conduit à la multiplication des murs de séparation. En termes de murs physiques, au moment de la chute du mur de Berlin, il y en avait 15 dans le monde entier, actuellement on parle de 70 murs, selon des estimations citées par BBC News World (Elisabeth Vallet citée par la BBC News Mundo, 2019). Soit sous la forme de frontières militarisées, des barricades anti-immigration ou simplement des murs, ils sont des frontières qui visent différents objectifs géopolitiques.

Néanmoins, quelle est la relation de ces frontières séparatives avec la communication? Toute discussion sur les murs inclut immédiatement la relation bilatérale, par conséquent, le concept d'interaction et de communication, en tenant compte le fait que l'interaction n'est pas une communication, tout comme l'existence de murs n'empêche pas les échanges. Le message d’un Etat, lié à ses décisions en relation à ses frontières, fait écho à sa communication, à la manière dont il attend d'être vu et de l'image qu'il veut projeter: une image de déni ou d’ouverture à la coexistence avec l'autre, une image de respect ou de non-respect de l'égalité et des différences. Ils existent plusieurs exemples qui peuvent être cités, comme la langue et la culture qui font également partie de ces murs invisibles qu'un État peut construire ou abattre.

La volonté politique est l'outil qui parvient à surmonter le manque de communication entre les États, étant ainsi l'isolement le premier des murs à détruire ou à ne pas construire. La multiplication des murs devient le symbole de la fragmentation de la mondialisation qui a commencé dans les années 1980 et qui a ouvert le monde à la circulation des biens, des personnes, des marchés, offrant des opportunités d'expansion aux États qui ont profité de ce phénomène. Cet argument est défendu par Wendy Brown, pour qui les murs «représentent une réaction à la désorientation et à la dissolution de la souveraineté de l’Etat sous l'effet de la mondialisation, et sont construits pour bloquer les flux de personnes, de produits de contrebande et de violence qui n'émanent pas d’entités souveraines » (Brown, W., cité par Neisse, F. & Novosseloff, A., 2010, p. 734).  Ce fait produit des sociétés de plus en plus fermées et encadrées, contrairement à l'idée d'ouverture et de liberté mondiale qui a annoncé la fin de la guerre froide.

Chaque mur forgé, soit virtuel ou physique, a une histoire à raconter. Le mur entre les États-Unis et le Mexique est différent du mur de Berlin. Alors que le mur de Berlin a été érigé pour prévenir le départ de sa population et la fuite des citoyens de la République Démocratique Allemande à l'ouest, le mur des États-Unis est conçu pour bloquer l'entrée d'un territoire considéré comme indésirable. C'est pourquoi, pour préserver les acquis en termes de respect de la diversité sociale, ainsi que de la liberté commerciale, d'expression et de mouvement, il faut travailler pour transformer les murs, ou les faire disparaître, cherchant ainsi à ouvrir la communication entre les États, à partir des différences pour consolider une vie collective globale.

Références bibliographiques: 

1. Leuenberger, C. (2016). First we take Berlin then we take Jerusalem. The geopolitics of mapping divided cities and their separation walls. Perspektiv no. 27, 14-32.

2. Neisse, F. & Novosseloff, A. (2010). L'expansion des murs : le reflet d'un monde fragmenté ?. Politique étrangère, hiver (4), 731-742. doi: 10.3917/pe.104.0731.

3. Roura, A.M. (11 de noviembre de 2019). 30 años de la caída del Muro de Berlín: 3 razones por las que las barreras fronterizas en el mundo aumentaron de 15 a 70. BBC News Mundo. Recuperado de: https://www.bbc.com/mundo/noticias-internacional-50319470

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