"Je ne retournerai pas au Mexique, je ne supporte pas d'être dans un pays plus surréaliste que mes peintures." Salvador Dalí
"San Luis Potosí, la destination la plus surréaliste du Mexique" c’est la phrase avec laquelle des personnages liés au domaine du tourisme tentent de positionner l'état et de le transformer en un lieu d'intérêt pour les visiteurs.
San Luis Potosí est vraiment une région surréaliste comme le slogan affirme. García Acosta, directeur du musée «Leonora Carrington de San Luis Potosí» explique que «c'est la manière d'englober ces attractions touristiques et culturelles qui sont les deux musées de Leonora Carrington (à Xilitla et dans la capitale de l’état) et le jardin surréaliste de Edward James à Xilitla. C’est qui est une réalité, ce sont des contacts avec le mouvement surréaliste à travers de Leonora Carrington et Edward James, qui étaient amis. Leonora était à Xilitla avec Edward, en fait elle a peint une peinture murale dans l'une des maisons qui existe encore ».
Un autre peintre et écrivain surréaliste qui est passé par San Luis Potosí est César Moro, qui a écrit ici une partie de son livre "La tortue équestre". «Nous avons ces points de rencontre entre la société et les artistes qui ont passé ou laissé leur héritage», ajoute Acosta.
Mais avant de parler davantage du surréalisme il convient de le définir et pour cela, on peut se référer aux propos d'André Bretón, qui l'explique comme un «pur automatisme psychique, au moyen duquel il est tenté de s'exprimer verbalement, par écrit ou de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. C'est une dictée profonde de la pensée sans l'intervention régulatrice de la raison, inconsciente de toute préoccupation esthétique ou morale ».
Parmi les techniques appliquées dans les années 1920 par les sculpteurs et peintres surréalistes, figure la "critique paranoïaque", dans laquelle, comme Léonard de Vinci à l'époque, les créateurs ont observé un mur pendant des heures jusqu'à CE QUE les formes et les figures émergent.
DE DALÍ À CARRINGTON
Et puisque ces dernières années le terme «surréalisme» est devenu une tendance dans notre État, il est intéressant d'analyser une partie de son histoire et pour cela il est essentiel de parler d'un personnage emblématique de cette tendance artistique: Salvador Dalí.
Le peintre, sculpteur, graveur, scénographe et écrivain né à Figueras, en Espagne, en plus d'être connu pour sa moustache particulière et ses comportements excentriques, est mondialement connu pour ses créations impressionnantes et oniriques. "La persistance de la mémoire" est l'une de ses œuvres les plus représentatives.
D'autres artistes avec des grandes contributions au surréalisme étaient René Magritte, qui a joué avec des images ambiguës et des mots; Paul Delvaux, qui a chargé ses œuvres d'érotisme et Pablo Picasso qui a proposé la création de monstres et a parlé du sublime dans la composition des figures.
La montée du surréalisme a eu lieu en 1938, lorsqu'il se tenait à Paris l'Exposition internationale du surréalisme: prélude des nouveaux artistes, œuvres emblématiques du mouvement, un nouveau monde de formes, de couleurs, de sensations et de reflets, qui à ce jour touche les fibres sensibles DE le spectateur.
L'exposition a offert au public une excellente présentation du travail des artistes, mais l'année suivante, la Seconde Guerre mondiale a éclaté, obligeant la plupart des artistes à se disperser dans des autres pays comme le Mexique.
C'est dans notre pays que de nombreux artistes ont perfectionné les techniques et créé des nouvelles visions du surréalisme qui ont été laissées à la postérité d'une manière inattendue des années auparavant.
À Mexico, Remedios Varo a collaboré avec les pharmacies Bayer pour une série d'affiches de style surréaliste qui ont été exposées dans les pharmacies du pays.
Dans le cas de Leonora Carrington, elle a inondé les rues de Mexico avec d'œuvres d'art, et elle a également participé à l'évolution des sculptures surréalistes tout en se proclamant mexicaine.
C'est ainsi que, même lorsque Dalí a exprimé à un moment donné qu'il ne reviendrait jamais au Mexique, il y avait d'autres artistes de la même tendance qui non seulement aimaient ce pays, mais qui en ont même fait leur maison.
LE SURRÉALISME À QUELQUES MÈTRES DE TOI
Un personnage qui sans doute est fortement lié avec l'incursion du surréalisme à San Luis Potosí était Edward James, un poète millionnaire, sculpteur et mécène étroitement lié à cette tendance artistique et qui à un moment de sa vie a vécu en étroite collaboration avec Dalí et Luis Buñuel.
En 1944, il arrive au Mexique, plus précisément à Xilitla, où il entreprend la construction d'un jardin surréaliste, À l'aide des ouvriers de la Huasteca (une région de l’état de San Luis Potosí). Là, il reçut certains de ses amis, dont Leonora Carrington. C'est ainsi que le surréalisme est entré à San Luis Potosí, au point de devenir aujourd'hui le site choisi pour la protection de diverses œuvres et le siège d'un château onirique glorifié dans le monde entier.
Pour Antonio García, directeur du Musée Leonora Carrington, définir le surréalisme dans un mot est une tâche presque impossible, mais il le décrit comme «le super-réel, ce qui est au-dessus de la réalité». Il ajoute que ce mouvement artistique, qui pour beaucoup est fini en 1965, avec la mort de son fondateur, André Bretón, continue de captiver à ce jour.
«Il y a, par exemple, des réalisateurs qui sont décrits comme surréalistes, comme David Lynch ou des écrivains auxquels ce mot est également appliqué, il est passé du sens inattendu, fantaisiste, étrange, inexplicable qui était lié à un groupe d'artistes en particulier auxquels il est aujourd'hui donné un usage plus familier ».
García Acosta conclut que le surréalisme «a une marque particulière, qui a commencé plus comme une philosophie qu'un style artistique qui cherchait à transformer la vie et la société à travers l'art. Je considère qu'il a une grande mission et ils nous ont laissé des peintures très cool, mais ils n'ont pas réalisé l'essentiel qu'est cette transformation.
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